4.5. Les latinismes crus [1]
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           «Ci sono parole come curriculum, optimum, auditorium, praesidium, memorandum, referendum, che sono addiritura di struttura fonologica anti-italiana, che rappresentano modelli classici destinati a imporsi con la violenza, o a non prevalere.» (Devoto, 1957, p.80)[2]

La réception d’un élément lexical étranger n’implique pas nécessairement une ac­cep­ta­tion structurale de la langue qui le reçoit: il existe toute une sé­rie d’emprunts qui ont été repris par les langues romanes sans aucune adap­tation (ou éventuellement avec un mi­nimum d’adaptation phonéti­que, sans influence sur le plan graphique): par exemple bis, gratis, ibis, vi­rus, dans toutes les langues enisagées, corpus, humus, ictus, dans la plu­part de ces langues. Ce sont des termes empruntés tels quels, de véritables gref­fes’[3], ce que Guiraud, 1968, p. 30, appelle des emprunts indi­gè­nes[4], qu’il oppose aux emprunts francisés:

«L’emprunt indigène consiste à prendre un mot latin (ou grec) sous sa forme ori­ginale. Le lan­ga­ge médical est particulièrement riche en ce type de for­ma­tions et nombre de termes ana­to­mi­ques se sont ainsi introduits en français. […] Différentes sciences ont ainsi introduit dans la lan­gues des mots latins ou grecs sous leur forme indigène […], à quoi il faudrait ajouter les quel­ques trente pages du dictionnaire Larousse et leurs locutions et sentences latines.» (loc. cit.)

Le critère qui nous aide à les identifier serait moins le critère phonétique que le manque d’adaptation morphologique[5] et leur caractère reconnu comme étranger qui peut être marqué graphiquement:

«[…] aun incluídos en los diccionarios españoles, estos términos y locuciones sue­len dis­tin­guir­se de los latinismos incorporados haciendo constar precisa­men­te para ellos, y sólo para ellos, su carácter de latinismo; para no hablar del hecho si­gnificativo de la tendencia a destacarlos en la escritura con entrecomillado o tipos especiales.» (Alvar & Mariner, p. 10, note 18)

Voir aussi 3.1.2.4.; 4.2.2.3.2.; 4.3.7.

 



[1] Esp. latinismo en crudo, chez Américo Castro, apud Bustos Tovar, 1974, p. 24.

[2] Dans la prononciation régionale ou dialectale, ces latinismes ont eux aussi acquis des formes plus ou moins adaptées; un seul exemple: «nell’Italia centrale e meri­dio­na­le il latino risente molto fortemente delle abitudini di pronuncia italiane. Entrate in una chiesa di Toscana e sentirete non corpus ma còrpusse, non extra ma estra, non re­sur­rexit ma rersurressi o resurrèssitte e cosí via» (Migliorini, 19664, p. 129, note 1).

[3] La Chaussée, 1988, p. 1.

[4] Le terme choisi par Guiraud n’est pas le meilleur, vu l’emploi du mot indigène dans l’histoire du vocabulaire français également avec d’autres sens.

[5] Voir dans ce sens Alvar & Mariner, 1967, p. 10-11. Les mots sont néanmoins incorporés dans le système morphologique: esp. album, avec un possible pluriel álbumes, ultimátum -ultimátumes.

 

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Comments to: Sanda REINHEIMER RIPEANU
Last update: June 2004. This book was first published on paper by the Editura Universitatii din Bucuresti, under ISBN 973-575-879-2
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